Jean-PierreUFC-Que Choisir de l'Artois

« Sérieux, M’sieur ! Y a la moitié de sucre dans un nectar d’orange ? » Jean-Pierre Lhermite, le vice-président bénévole de l'UFC-Que Choisir Artois (62), esquisse un sourire… Ça y est, il a accroché l’attention de son jeune public !

L’objectif de cette matinée de prévention organisée par l’association locale est d’apprendre aux lycéens à ne pas tomber dans les pièges marketing de l’industrie agroalimentaire. Difficile de trouver mieux pour le « job » : il y a six ans, avant de prendre sa retraite, Jean-Pierre était cadre commercial dans l’agroalimentaire…

Des années chez Nestlé puis chez Pomona (restauration hors foyer). Cet alerte sexagénaire à la bonne humeur contagieuse assume sans complexe ce passage de l’autre côté. « Mon travail consistait notamment à informer les commerciaux sur la composition des produits. Imaginez, pour un hôpital, par exemple, mieux vaut indiquer la teneur en sel des aliments. » Levé aux aurores, ce grand-père de trois petits-enfants partage désormais ses journées entre permanences (accueil des consommateurs), études des dossiers, matinées de prévention et organisation du planning de l’AL…

« Dire que c’est un peu par hasard que j’ai poussé la porte de l’UFC-Que Choisir, s’amuse-t-il. À la retraite depuis peu, je pensais donner un coup de main une ou deux fois par an pour des enquêtes. » Il ne fera aucune enquête… Gérard Barbier, le président de l’association locale, repère ses qualités relationnelles. C’est décidé, Jean-Pierre ira, mallette pédagogique sous le bras, à la rencontre des publics : jeunes, seniors, chômeurs en difficulté, retraités de l’agriculture, etc.

Dans cet ancien bassin minier qui a subi la crise de plein fouet, consommation, surendettement et pauvreté se mêlent. « Nous travaillons en lien avec les assistantes sociales, les Restos du cœur, le Secours populaire, etc. Chacun selon ses compétences », souligne Nathalie ­Dupuis, la juriste de l’UFC-Que Choisir Artois. Pour tous, « solidarité » est bien plus qu’un mot. Ce n’est pas Jean-Pierre, éducateur de jeunes déficients visuels durant les quinze premières années de sa vie professionnelle, qui prétendra le contraire.