Marie Bourdellès
Économie d’énergiePompe à fric
Le couple J. est démarché par l’entreprise C. à son domicile. Il signe un devis et un bon de commande d’un montant de 20 100 € TTC pour la pose d’une pompe à chaleur air/eau visant à remplacer sa chaudière à gaz. Le commercial assure aux époux que ces documents constituent une formalité indispensable permettant de vérifier leur éligibilité. Pour autant, le double du bon de commande ne leur est pas transmis. Trois semaines plus tard, le professionnel revient chez ses clients, leur annonce qu’ils sont éligibles et que les travaux vont pouvoir commencer immédiatement. Il leur fait signer une offre de prêt avec un différé de six mois, leur certifiant que les aides qu’ils percevront entre-temps de l’État, de la région et d’EDF couvriront la totalité de l’emprunt. Après des mois d’attente, s’ils sont satisfaits de l’installation, les aides, elles, ne sont toujours pas arrivées sur leur compte. Ils se retrouvent en grande difficulté, avec un taux d’endettement de 49 %. Monsieur et madame J. s’adressent à l’UFC-Que Choisir de Saône-et-Loire. Après examen du dossier, l’association locale (AL) comprend qu’ils n’ont droit qu’à 8 000 € de subventions, une somme bien en dessous des promesses initiales. L’AL contacte l’organisme prêteur, qui constate que le bon de commande prévoit bien la caducité du projet si les aides ne couvrent pas la dépense. L’établissement financier fait alors pression sur l’installateur, qui finit par accepter de rembourser sur ses propres deniers le reste à charge. Les consommateurs, soulagés, peuvent alors s’acquitter de leur crédit.