Marie Bourdellès
Des « porteurs de parole » en Touraine
Récemment, des bénévoles ont été formés à un dispositif d’échange citoyen, ludique et attractif, mené dans un lieu public. L’association locale d’Indre-et-Loire s’est prêtée au jeu.
Si vous fréquentez souvent le milieu associatif, peut-être connaissez-vous le « porteur de parole », un outil d’interaction sociale. Comment ça marche ? Les bénévoles d’un organisme interpellent des passants et leur posent une même question, également placardée sur un stand. Ceux-ci donnent leur réponse à l’oral, que les membres de l’association retranscrivent par écrit sur des affichettes qu’ils accrochent avec des pinces à linge, révélant les opinions exprimées. En plus d’être visuel et ludique, ce procédé peut donner des idées aux consommateurs qui créent, sans même se croiser, un débat citoyen. À l’UFC-Que Choisir, près d’une cinquantaine de personnes ont récemment été formées à ce genre d’événement, dont deux de l’association locale (AL) de l’Indre- et-Loire. En mai et juin derniers, les bénévoles de l’AL ont décidé de se jeter à l’eau en organisant ce type d’opération sur plusieurs marchés (Joué-lès-Tours, Langeais et Amboise). « Au quotidien, que faire pour économiser l’eau ? », ont-ils demandé aux visiteurs. Cet échange a devancé de peu le lancement de la campagne nationale sur l’eau de l’UFC-Que Choisir. L’expérience a rencontré un grand succès. Lors de la première édition, 120 citations ont été récoltées (une fois les doublons éliminés) et, au cours de la seconde, 80. « Poser un mousseur sur le robinet », « Ne pas laisser couler l’eau », « Ne pas arroser en plein soleil », « Récupérer l’eau de pluie », ou encore… « Boire du vin » ! Les idées n’ont pas manqué sur ce sujet préoccupant, ni l’humour ! Six bénévoles de l’AL étaient mobilisés pour l’occasion. Joëlle Constanza, la responsable du pôle communication, est persuadée de l’utilité de cette initiative. « Une telle action fait vivre le dialogue entre les citoyens et participe à la construction d’une image pour l’association, estime-t-elle. À Langeais, l’accueil a été différent de celui que l’on nous a réservé à Joué-lès-Tours, car nous étions situés en zone rurale. Les premiers contacts avec les agriculteurs ont été rudes. Puis nous avons rencontré des familles, plus sensibles à cette thématique. Mais se frotter à des réactions négatives fait aussi partie du débat ! Et, dans les deux cas, il y a eu beaucoup d’interactions et d’échanges, ce qui est l’objectif de ces animations. »
UFC-Que Choisir de l’Indre-et-Loire (37)