Arnaud de Blauwe
Dans les Deux-Sèvres, la gendarmerie en renfort
Comme d’autres associations locales, l’UFC-Que Choisir des Deux-Sèvres a signé une convention avec le groupement de gendarmerie départemental.
L’union fait la force. Après la Haute-Loire et l’Hérault, c’est au tour de l’UFC-Que Choisir des Deux-Sèvres de signer une convention avec le groupement de gendarmerie du département. « Isolation des logements, photovoltaïque… les arnaques, qui touchent particulièrement les personnes âgées ou fragiles, sont fréquentes, explique Francis Mathieu, président de l’association locale (AL). En milieu rural, les victimes déposent plainte dans leur brigade de gendarmerie. Une fois cette formalité accomplie, elles croient trop souvent qu’il n’y a plus rien à faire, voire que l’éventuelle enquête réglera tout… » Erreur ! La plainte ne concerne que le côté pénal du litige (une infraction sanctionnée par une amende et/ou une peine de prison), pas l’aspect civil ; autrement dit la réparation du préjudice. « Or, le consommateur peut espérer se sortir du piège dans lequel il est tombé, par exemple en invoquant un délai de rétractation ou en s’opposant à un paiement, à condition de réagir vite », complète Francis Mathieu.
Aider les victimes
Le partenariat noué vise à inciter les forces de l’ordre à diriger les victimes d’escroquerie vers l’AL, qui sera à même de leur venir en aide. « Sans compter que, dans certains cas, les plaintes ne peuvent pas être prises, car elles portent sur des agissements non pénalement répréhensibles. Mais en nous faisant ainsi connaître auprès des gendarmes, ces derniers ne laissent pas les particuliers sans solution : ils proposent le recours à l’UFC-Que Choisir », souligne le président de l’AL. Jusqu’à la fin du mois de janvier, lui-même et d’autres militants feront le tour des brigades pour concrétiser ce dispositif. « La formation dure 1 h 30 environ. Pour l’heure, l’accueil est excellent. Les militaires auxquels nous avons eu affaire sont intéressés et motivés. Ils sont parfois écœurés par la lâcheté de ces bandits qui s’attaquent prioritairement aux publics les plus vulnérables », rapporte-t-il. En parallèle, l’UFC-Que Choisir des Deux-Sèvres s’est rapprochée des maires. Pas de signature de convention avec les édiles, mais des sollicitations via leurs associations représentatives, pour « qu’ils informent les administrés de la possibilité qui leur est offerte de nous saisir s’ils s’estiment victimes d’une vente contestable et/ou de nous contacter sans délai après le dépôt d’une plainte », conclut Francis Mathieu. D’un côté, la gendarmerie et les élus locaux, de l’autre, l’AL : une manière de prendre en tenaille les pratiques commerciales frauduleuses !