Arnaud de Blauwe
ConstatLes banques sourdes aux avis des médiateurs
Alors que le nombre de fraudes explose, beaucoup d’établissements bancaires refusent d’indemniser leurs clients qui en sont victimes, comme ce couple d’adhérents de l’UFC-Que Choisir.
À la lumière d’un dossier qu’elle a traité récemment, l’association locale (AL) de l’Artois confirme le constat établi, il y a quelques mois, par Que Choisir. Face à l’explosion des fraudes, les banques traînent de plus en plus les pieds pour rembourser les consommateurs qui en sont victimes. Cette attitude se généralise alors que les médiateurs bancaires recommandent l’indemnisation (mais les parties ne sont pas obligées de suivre leurs avis). C’est ce qui s’est produit dans le cas évoqué ici. Un couple, client de la Banque populaire Rives de Paris, a vu son compte débité de 2 500 € par carte bancaire et de 21 000 € par virement, après avoir répondu à des e-mails et des appels téléphoniques frauduleux. L’établissement a accepté de recréditer la somme détournée via la carte, mais pas celle liée au virement. Dans l’avis qu’il rend pour ce dossier, le médiateur de la Banque populaire s’en étonne. « Il ressort, écrit-il, qu’aucune démarche n’a été accomplie par madame S.-B. et son mari […]. Ils ne sont pas les auteurs des opérations et n’y ont pas donné leur consentement […]. La banque n’apporte aucune preuve d’une négligence grave qui aurait été commise par [les époux], qui serait de nature à les priver du remboursement des opérations contestées, ce remboursement (de 21 000 €, donc) doit être effectué. » Fin avril, la Banque populaire n’ayant pas voulu suivre cet avis, l’AL indique que monsieur et madame S.-B. n’ont plus qu’une solution : aller en justice pour espérer récupérer l’argent perdu.