Jean-Paul Geai
Comment retrouver un toit
Après le nettoyage de la toiture de sa maison, le propriétaire doute de son étanchéité. Le juge de proximité oblige l'entreprise à remédier à sa possible porosité.
Pour nettoyer la toiture de son habitation, monsieur H., d'Ille-et-Vilaine, fait appel à la société Renaud peinture, de Martigné-Ferchaud (35). Le travail effectué, le résultat se révèle inquiétant : la couverture a blanchi, au point de laisser penser qu'elle pourrait ne plus être étanche. Le propriétaire en fait part à l'entreprise qui lui propose, moyennant 3 600 euros, d'appliquer une peinture acrylique pour parer à tout désagrément. Pas du tout d'accord, monsieur H. contacte l'UFC-Que Choisir de Rennes. Au courrier qu'elle lui envoie, l'artisan répond que le blanchiment constaté sur les ardoises en fibrociment est normal après un traitement antimousse et se garde bien d'évoquer la possible perte d'étanchéité. En outre, il met en demeure son client de régler le solde de la facture. Ce dernier refuse et porte l'affaire en justice. Avec l'aide de l'association locale, il constitue un dossier argumenté pour le présenter au juge de proximité. Il prend des photos, s'informe sur les techniques de nettoyage des toitures, réunit des témoignages, notamment celui d'un voisin qui, ayant fait appel à la même entreprise pour le même travail sur le même matériau, n'a connu aucune dégradation. Après deux reports d'audience à la demande de l'avocat de la société Renaud, le juge a tranché. Monsieur H. doit régler le solde de sa facture mais il reçoit 3 600 euros au titre de dédommagement. Le magistrat a estimé qu'un traitement devait être fait par l'entreprise pour redonner à la toiture son apparence antérieure.