Yves Martin
Moteur Peugeot-CitroënEfficace mais gourmand
Essayé dans une Citroën C3, le nouveau moteur 3 cylindres de PSA Peugeot-Citroën s’est montré efficace. Mais il s’avère plus gourmand qu’annoncé et demande un temps d’adaptation à son architecture particulière.
Nous l’avons écrit récemment, l’achat d’un moteur Diesel n’est pas vraiment compatible avec une citadine. PSA Peugeot-Citroën, grand spécialiste du diesel, l’a semble-t-il compris en 2010 lorsqu’il a décidé de ne plus proposer ce type de motorisation sur ses mini-citadines 107 et C1. Pour accompagner la commercialisation de sa toute nouvelle 208, Peugeot désirait donc proposer un bloc essence performant et moderne. Du coup, Citroën, qui appartient à la même entité PSA Peugeot-Citroën, en a profité pour le monter dans ses citadines C3 et DS3.
Réduction de masse et amélioration du rendement
Le cahier des charges de ce nouveau moteur, de la génération PureTech, portait principalement sur deux axes majeurs : la réduction de la masse du moteur et l’amélioration de son rendement. Pour le premier point, en passant de 4 à 3 cylindres, le constructeur a gagné, selon les puissances, de 21 à 25 kg par rapport aux moteurs qu’il remplace. Le rendement a été amélioré avec la diminution des frottements internes (ils représentent environ 20 % de la puissance consommée par un moteur) et par l’adoption de solutions techniques particulières et innovantes avec, notamment, une courroie de distribution dite humide. À noter au passage que cette dernière est étudiée pour fonctionner « sur la durée de vie du moteur », dixit Citroën. Comprendre ici 250 000 km, ce qui est déjà pas mal. C’est d’ailleurs le troisième axe de développement de ce nouveau moteur que d’afficher une fiabilité accrue. Pour ce faire, le constructeur effectue des contrôles drastiques de toutes les pièces sur la chaîne de montage et teste, pour la première fois, chaque moteur pendant 5 minutes. Concrètement, ce dernier est entraîné par une machine et tous les composants électroniques (capteurs, sondes…) sont vérifiés. Plutôt bon de prime abord, il faudra toutefois attendre quelques mois avant de se prononcer sur son véritable niveau de fiabilité.
De la théorie à la réalité
Après avoir été convaincus par la théorie, nous avons pu « prendre en main » ce nouveau moteur sur une Citroën C3 en version VTi 1.2 82 ch (le moteur existe en version 1 litre et sera même décliné en version « monde » pour accepter des carburants à base d’éthanol par exemple). Et il s’est plutôt très bien comporté. Petit mais costaud sont les deux adjectifs qui résument bien notre première impression. Cependant, l’ordinateur de bord affiche une consommation moyenne plus élevée que ce qu’indique le constructeur. Sur un trajet mixte ville/routes de campagne/autoroute, le moteur EB (du nom de code chez le constructeur) a nécessité 5,4 l/100 km en moyenne, on est un peu loin des 4,5 litres annoncés. Nous avons pourtant adopté une conduite très calme, sans accélérations inconsidérées, rien que le juste nécessaire pour s’insérer dans la circulation ou accéder à l’autoroute. Dans ce cas, notons que le moteur a dévoilé un défaut inhérent à sa configuration à 3 cylindres : un bruit assez présent dans les hauts régimes. À l’inverse, en ville, il s’est montré très silencieux et agréable, n’émettant aucune vibration.
Le démarrage quant à lui peut s’avérer déroutant, le conducteur peut en effet avoir la désagréable sensation que le moteur va caler en relevant la pédale d’embrayage. Un défaut qui n’a rien de dramatique, mais qui demande un tout petit peu d’habitude pour se familiariser avec l’architecture 3 cylindres.
Un moteur presque français
Fabriqué dans l’usine de Trémery (57), le nouveau moteur 3 cylindres de Peugeot-Citroën pourrait presque prétendre au label « made in France ». Presque, car seulement 55 % de ses composants proviennent de fabricants français, de PSA lui-même ou de fournisseurs extérieurs. Si on élargit le cercle à l’Europe, ce sont 85 % de fournisseurs qui participent à la fabrication de ce nouveau moteur. Par contre, les 15 % restants sont d’origine asiatique, en particulier japonaise.
Les deux variantes
En attendant une version turbocompressée dans le courant du premier semestre 2013, le bloc 3 cylindres est aujourd’hui disponible en deux cylindrées et deux puissances différentes.
Version 1.0 l (EB0) | Version 1.2 l (EB2) | |
Cylindrée (cm3) | 999 | 1 199 |
Nombre de cylindres | 3 | 3 |
Nombre de soupapes | 12 | 12 |
Alésage × course (mm) | 71 × 84 | 75 × 90,5 |
Puissance maxi (ch) | 68 à 6 000 tr/min | 82 à 5 750 tr/min |
Puissance maxi (kW) | 50 à 6 000 tr/min | 60 à 5 750 tr/min |
Couple maxi (Nm) | 95 à 3 000 tr/min | 118 à 2 750 tr/min |