Noms de domaineLa guerre des extensions fait rage
À partir de la fin de l’année, de nouveaux noms de domaine en .auto, .blog, .sfr et autres pourraient voir le jour. De sérieuses discussions sont en cours aux États-Unis. Lors d’une conférence de presse, le groupe Nomen, spécialisé dans la stratégie de marque, a fait le point sur cette procédure qui pourrait bouleverser la vision que les internautes ont des noms de domaine.
Vous vous étiez habitué aux noms de domaine en .com ou en .fr, préparez-vous à vous rendre sur des sites en .music, .paris, ou .amazon. L’Icann, l’organisme qui gère les noms de domaine de l’Internet au niveau mondial, est en train de mettre la dernière touche à son projet de création de nouvelles extensions, lancé l’année dernière afin de répondre à la pénurie d’adresses en .com. Les quelque 2 000 demandes recueillies sont en cours de validation. L’Icann vérifie notamment la légitimité des demandeurs à gérer telle ou telle extension et prépare la mise aux enchères des extensions faisant l’objet de plusieurs demandes (c’est le cas par exemple pour le .app, le .baby ou le .eco, par exemple).
Une fois les sociétés « registres » désignées (cette désignation se fera progressivement à partir du mois de juillet), celles-ci pourront gérer comme bon leur semble la diffusion des nouvelles extensions. Elles pourront soit créer leurs propres noms de domaine (de type www.iphone.apple), mais aussi les mettre à disposition d’autres marques. Ainsi, le musée du Louvre pourra réserver son adresse www.lelouvre.paris auprès de la ville de Paris. Orange pourra réserver son URL www.orange.mobile auprès de la société gestionnaire désignée. Pour l’instant, les conditions de distribution de ces nouveaux noms de domaine ne sont pas connues, mais une chose est sûre : les marques devront mettre la main au porte-monnaie.
Le .amazon en discussion
De son côté, le consommateur devra s’habituer à ces changements. Il devra surtout faire le tri entre ces nouvelles extensions. A priori, pour les grandes marques, par de problème. Les terminaisons en .apple, .sfr, .sncf ou .loreal ayant été réservées par les marques respectives, le consommateur pourra être certain qu’en se rendant sur un site en .apple, il arrivera sur une page gérée par la marque à la pomme. Quelques extensions font toutefois l’objet de réclamations. Ainsi, l’attribution du .amazon au distributeur américain est contestée par un groupe de représentants des populations d’Amazonie. Cette objection a toutefois peu de chances d’aboutir. Pour les lieux géographiques non plus, pas de souci. Paris a réservé le .paris, Londres le .london et la région aquitaine le .aquitaine. En revanche, pour ce qui concerne les noms génériques, le doute est permis. Les .art, .film, .book, .game et bien d’autres pourraient être attribués à des sociétés privées (Amazon, Google et d’autres). Or, rien ne dit que ces dernières permettront à tous (y compris à leurs concurrents) de les utiliser. Résultat, le risque n’est pas négligeable de voir les adresses en .movie réservées à un grand studio américain, ou le .app consacré aux activités d’un seul créateur d’applications. Certes, les concurrents s’estimant lésés pourront toujours lancer des recours. Mais les consommateurs, eux, risquent de ne pas s’y retrouver.