Anne-Sophie Stamane
RadiologieRemboursements limités
La Haute Autorité de santé a défini les situations où les radiographies du crâne, du thorax ou de l’abdomen ne sont pas utiles. À la suite de ces travaux, l’Assurance maladie a décidé, dans certains cas, de ne plus rembourser ces clichés.
Depuis quelques jours, les radiographies classiques du crâne, du thorax ou de l’abdomen ne sont plus remboursées par l’Assurance maladie. Mais dans certains cas seulement. Par exemple, si le médecin prescrit une radio du thorax en raison d’une infection des voies aériennes hautes (nez, sinus, pharynx, larynx), elle ne sera pas prise en charge. De même, une radio du crâne pour un traumatisme sans autre signe de gravité n’est plus remboursée. À l’inverse, elle l’est toujours en cas de suspicion de maltraitance sur un enfant, en complément d’une radiographie du corps entier.
L’Assurance maladie s’appuie, pour justifier ces déremboursements, sur les avis de la Haute Autorité de santé (HAS). En 2008 et 2009, celle-ci a défini les cas dans lesquels les radiographies classiques aux rayons X sont utiles, et ceux où ce type d’exploration n’apporte rien au diagnostic¹. Elle précisait aussi quand renoncer aux techniques d’imagerie et quand, au contraire, recourir à des techniques plus poussées, comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou la tomodensitométrie (scanner). Ainsi, pour des troubles de la vision, le mieux est de pratiquer non pas une radiographie du crâne, mais un examen par IRM.
Au final, ces déremboursement sont plutôt logiques, et vont dans le sens de meilleures pratiques médicales, comme le précise l’Assurance maladie dans son communiqué. Reste que, si les médecins ne prennent pas en compte les nouvelles recommandations de la HAS et continuent à prescrire des radios standard dans les cas où elles ne sont plus indiquées, c’est le patient qui devra mettre la main à la poche. Et ce alors même qu’il n’a pas la main sur les décisions de son médecin.
1. Plus de renseignements sur www.has-sante.fr.