Anne-Sophie Stamane
MédicamentsLe chemin de croix de l’indemnisation
Les victimes d’accidents médicamenteux qui demandent réparation se heurtent à des règles trop dures.
« Le pire, c’est d’avoir à payer les frais de justice des laboratoires et du médecin. Je suis la victime, et je dois aujourd’hui débourser 20 000 €. » Delphine Lécuyer est amère. À trente-huit ans, cette veuve et mère de deux enfants a été déboutée, l’an dernier, en appel d’un procès contre deux laboratoires pharmaceutiques et un médecin. Elle avait pourtant toutes les raisons de leur réclamer une indemnisation. À l’âge de six ans, elle s’est réveillée aveugle d’un coma de dix jours, suite à un syndrome de Lyell, réaction grave de son organisme à un antibiotique et à un anti-inflammatoire. Ils lui avaient été prescrits pour une banale otite. Bien entendu, à sa sortie de l’hôpital, les médecins lui ont ordonné de ne plus jamais prendre les deux médicaments en question. « De toute façon, ils ont été retirés du marché peu après », se souvient Delphine Lécuyer. Les séquelles, permanentes, ont bouleversé son existence. Elle n’a pas pu suivre d’études et son quotidien est une suite d’embûches que, sans le soutien de sa mère, elle aurait le plus grand mal à surmonter. Avec l’aide de la Fnath (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés) et d’Amalyste, deux associations de patients, elle compte se pourvoir en cassation.
Une loi défavorable aux victimes
Le drame que traverse Delphine Lécuyer est isolé et ne fait pas la une des
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