Florence Humbert
Maquillage pour enfantConsultez la liste des ingrédients !
Fée, sorcière, pirate ou papillon… Les enfants adorent grimer leur petits minois le temps d’une fête. Carnaval, Halloween, kermesse, Mardi gras, goûter d’anniversaire, toutes les occasions sont bonnes pour laisser libre cours à son imagination. Mais les kits de maquillage carnaval, tout comme les coffrets destinés aux petites filles, comportent souvent des substances indésirables. Pour éviter tout risque d’allergie, il faut utiliser des produits à la composition sûre. Apprenez à les repérer dans les listes d’ingrédients figurant sur les emballages.
Même si vous utilisez des produits de bonne qualité, le maquillage des enfants ne doit pas devenir une habitude. Il faut le réserver aux fêtes et autres occasions exceptionnelles.„
Évitez ou limitez au strict minimum le maquillage des enfants de moins de 3 ans. Pour les tout-petits, il est préférable de s’en tenir aux déguisements.„
Ne vous fiez pas à la mention « hypoallergénique » apposée sur certaines étiquettes. Elle signifie juste que la formulation du produit a été conçue de façon à minimiser les risques d’allergie ou que les tests d’autocontrôle affichent un potentiel sensibilisant très faible. Cette mention n’est pas réglementée, les fabricants qui la revendiquent n’ont qu’une obligation de moyens, pas de résultats.„
Appliquez le maquillage sur une peau propre et sèche. Avant toute chose, vérifiez, bien entendu, que la peau de l’enfant ne présente pas déjà de petits boutons ou des rougeurs. Afin de tester sa tolérance au produit, il est recommandé d’effectuer un essai sur la main ou au creux du coude 24 heures avant. Dans tous les cas, évitez le contour des yeux, où la peau est très fragile et sensible.„
Mieux vaut des fards à l’eau plutôt que des produits gras. Présentés en palette ou crayons de plusieurs couleurs, en pots ou en tubes individuels, ils ont l’avantage de sécher rapidement et de ne pas tacher. Faciles à éliminer, ils s’étalent sur la peau au pinceau mais aussi à l’éponge et au doigt.„
À la fin de la journée, retirez soigneusement le maquillage avec de l’eau et du savon, et enlevez les traces restantes avec du coton imbibé de lait démaquillant. On peut aussi finir l’opération en appliquant une crème hydratante.„
Après utilisation, nettoyez votre matériel de maquillage. Les pinceaux et les éponges doivent être lavés avec soin à l’eau chaude et au savon, puis rincés et séchés avant d’être rangés. Les fards, les palettes et les crayons doivent eux aussi être nettoyés à l’éponge après usage.„
Notez les dates d’ouverture sur les emballages et respectez la durée maximale d’utilisation après ouverture (PAO) indiquée. En l’absence de cette mention, ne conservez pas le produit plus de quelques mois. Veillez également à toujours ranger le maquillage dans un endroit frais et sec, avec un couvercle hermétiquement fermé. Jetez les produits qui sentent le rance ou le moisi.
Les ingrédients à surveiller
Parabènes à longues chaînes. Il s’agit des propyl, butyl, isopropyl et isobutylparaben. Reconnus comme perturbateurs endocriniens, ils agissent sur le système hormonal et sont susceptibles de provoquer, même à très faibles doses, une grande variété d’effets nocifs. À noter qu’isopropyl et isobutylparaben sont déjà interdits et ne devraient plus être retrouvés dans les produits à partir du 30 octobre 2014.
Allergènes. Certaines substances parfumantes allergisantes doivent être obligatoirement mentionnées comme telles sur les étiquettes, dès lors que leur concentration est supérieure à 10 mg/kg. Même si ces substances ne provoquent pas forcément de réaction cutanée, mieux vaut éviter les formulations qui en comportent. Au contact régulier d’allergènes, on sensibilise sa peau pour l’avenir.
Phénoxyéthanol. Fréquemment employé dans les cosmétiques, ce conservateur a été réévalué en mai 2012 par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui a confirmé sa toxicité, notamment pour le foie. Sa concentration dans les cosmétiques est limitée à 1 % (soit 10 g/kg), mais pour les produits non rincés destinés aux enfants de moins de 3 ans, l’Agence recommande une teneur inférieure à 0,4 %. Les concentrations n’étant pas indiquées sur les étiquettes, par mesure de précaution, préférez les produits qui s’en passent totalement.
Méthylisothiazolinone (MIT). Le nom de ce conservateur n’est pas facile à retenir, mais cela vaut vraiment la peine de faire un petit effort. Largement utilisée, durant ces dernières années, en remplacement des parabènes, la MIT serait responsable d’une hausse spectaculaire de réactions allergiques, notamment d’eczémas. Pour cette raison, elle devrait voir prochainement son emploi limité, voire interdit, au moins dans les cosmétiques. En attendant, la molécule se retrouve toujours dans les formulations de certains produits pour enfants. Elle figure, par exemple, dans la liste INCI de la poudre scintillante pour le corps du coffret Barbie Markwins. D’autant plus risqué qu’il s’agit d’un produit non rincé ! À noter que le mélange méthylisothiazolinone/méthylchloroisothiazolinone sera interdit dans les produits sans rinçage mis sur le marché à partir de mi-juillet 2015. Si vous le voyez dans une liste d’ingrédients, passez votre chemin.
Et les métaux lourds ?
Aucune chance, bien sûr, de les voir figurer dans les listes d’ingrédients : ces substances toxiques sont interdites d’utilisation dans les cosmétiques. Des métaux lourds peuvent toutefois s’y retrouver à l’état de traces, si les matières premières sont de mauvaise qualité ou par contamination lors de la fabrication.
Selon l’origine des ingrédients le risque de contamination par des métaux lourds est plus ou moins grand. Les pigments minéraux qui servent à donner la couleur au maquillage sont ainsi plus à risque (les métaux lourds étant naturellement présents dans l’environnement). Ainsi leur présence est tolérée à l’état de traces sous forme d’impuretés « techniquement inévitables » selon les termes du règlement cosmétique qui a établi des exigences de pureté pour un certain nombre de ces métaux lourds. Lorsqu'il est techniquement possible de le faire, ces impuretés doivent être éliminées.
Décelé dans 5 échantillons de notre test, le plomb est le plus dangereux, par son action sur le système nerveux, même si les teneurs mesurées sont bien en deçà du seuil d’alerte retenu par la réglementation (20 ppm ou mg/kg). Également préoccupante, la présence de nickel, d’ailleurs interdit dans les bijoux fantaisie car il peut provoquer des réactions allergiques. Il est donc inadmissible d’en retrouver dans des cosmétiques pour enfants, surtout à des concentrations largement supérieures aux normes admises, comme c’est le cas pour certains échantillons analysés. Enfin, à une exception près, le chrome, le cobalt et le cadmium ont été détectés dans de nombreux produits, mais à l’état de traces.