Fabienne Maleysson
Chute de cheveuxExiste-t-il des traitements efficaces ?
Bien que les rayons des parapharmacies soient largement garnis de produits antichute de cheveux aux slogans alléchants, bien peu de traitements parviennent à enrayer la chute des cheveux.
Un médicament existe, le finastéride (Propecia et génériques), réservé aux hommes et sur prescription. Au vu de son efficacité modeste et de ses lourds effets secondaires d'ordre psychiatrique et sexuel, sur lesquels l'Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) a attiré plusieurs fois l'attention, nous déconseillons formellement de l'utiliser.
Quant aux solutions en vente libre, elles sont de trois types.
Les lotions
Celles à base de minoxidil peuvent être efficaces. Mais dès qu’on arrête de les prendre, leur effet cesse. Quant aux autres, leur efficacité est soit très modeste, soit douteuse au vu de tous les biais affectant les études que nous ont fournies les fabricants. Et leurs slogans racoleurs correspondent rarement aux résultats de ces études.
Les compléments alimentaires
L’arbitre en la matière est l’Agence européenne de sécurité alimentaire. Désormais, aucun aliment ni complément alimentaire ne peut prétendre avoir d’effets sur la santé sans son aval, même si certains industriels semblent l’ignorer. L’agence n’a autorisé personne à prétendre enrayer la chute des cheveux. La seule allégation autorisée est « contribue au maintien de cheveux normaux ». Elle concerne les produits contenant certaines quantités (prévues par la réglementation) de biotine (vitamine B8), zinc et/ou sélénium. Les autres demandes, par exemple celles concernant les autres vitamines B ou la cystine, ont été invalidées.
Les shampoings
« Il est impossible qu’un simple shampoing ait un effet antichute, précise Pascal Reygagne, dermatologue, directeur du centre Sabouraud, unité spécialisée dans les pathologies du cheveu de l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Le temps de contact n’est pas suffisant pour que les ingrédients puissent agir. Ils ne pourront éventuellement qu’améliorer l’aspect de la chevelure, par exemple en lui donnant davantage de volume. » C’est toujours bon à prendre quand elle a tendance à se clairsemer mais cela ne résout pas le problème. Les quelques fabricants qui nous ont fourni une étude sur leur shampoing nous ont encore moins convaincus que pour leurs lotions. Citons en particulier Vichy qui nous indique que ses allégations « sont toutes justifiées dans le dossier d’information accessible aux autorités de contrôle ». Vu le laxisme desdites autorités qui ferment les yeux sur les allégations trompeuses omniprésentes dans le rayon antichute, ce n’est pas pour nous rassurer !
Gaëlle Landry
Rédactrice technique