Élisabeth Chesnais
Liquide vaisselleBien choisir son liquide vaisselle
Le liquide vaisselle classique reste indétrônable au bord des éviers, il s’en vend même plus que de détergents pour lave-vaisselle. Mais le choisir n’a rien d’évident, une seule marque peut aligner une dizaine de flacons différents. À quelles indications se fier ?
Entre les ultra-concentrés, les super-dégraissants, les antibactériens, les parfumés, les « testé dermatologiquement » ou « spécial peaux sensibles », les fabricants débordent d’imagination pour vendre leurs liquides vaisselle. Mais le test comparatif réalisé par Que Choisir prouve qu’il faut se méfier des emballages et de leurs promesses marketing.
Ultra-concentré
Concentré, ultra-concentré, ces termes ne sont pas encadrés par la réglementation. Chaque industriel en a sa propre définition, il les utilise selon ses critères internes, cela ne correspond pas à une concentration précise en tensioactifs ou en extrait sec à respecter. Si bien qu’un liquide vaisselle peut s’afficher « concentré » ou « ultra-concentré » en l’étant moins qu’un autre qui ne revendique rien sur ce critère !
Super-dégraissant
Super, ultra, supra-dégraissant, c’est à qui l’emportera dans les superlatifs. En réalité, au vu des essais de nettoyage effectués en laboratoire, l’efficacité d’un produit qui se dit simplement dégraissant, ou qui ne prétend rien, peut être supérieure.
Antibactérien
Que Choisir recommande d’éviter les produits antibactériens, les liquides vaisselle ne font pas exception. Tuer tous les microbes est impossible, on risque de ne laisser subsister que les souches les plus résistantes. Inutile de courir ce risque en faisant une chasse effrénée aux microbes. Une bonne hygiène suffit.
Peaux sensibles
Difficile de laver la vaisselle avec des gants, il est donc important d’avoir un produit qui n’agresse pas la peau et ne provoque pas de réactions allergiques. Les fabricants en sont conscients, ils affichent facilement les mentions « peaux sensibles », « testé dermatologiquement » ou encore « ultra-sensitive ». Mais plutôt que de se fier à ces indications souvent trompeuses, il faut regarder l’étiquette de composition qui figure au dos du flacon, elle ne ment pas.
Gare aux parfums…
Les 26 parfums classés allergènes (liste à consulter avant d’acheter) sont ceux qu’on trouve aussi dans les lessives et les adoucissants. Ils doivent être mentionnés dès que leur teneur dépasse 100 mg/kg. Il s’agit des derniers ingrédients figurant sur l’étiquette de composition.
… et aux conservateurs
De nombreux liquides vaisselle ont renoncé aux redoutables conservateurs que sont la méthylchloroisothiazolinone (MCIT), la méthylisothiazolinone (MIT), la benzisothiazolinone (BIT), tous très allergisants, pour leur préférer l’acide lactique, un conservateur beaucoup plus acceptable. Il en reste néanmoins qui ne jurent que par la MIT ou la BIT. Ces conservateurs devant être étiquetés s’ils sont utilisés, vérifiez la liste d’ingrédients qui figure au dos de l’emballage. Que Choisir recommande vivement de privilégier les liquides vaisselle qui n’en contiennent pas.
L’écolabel européen de plus en plus présent
Les marques vertes ont fait une percée remarquable dans le secteur des liquides vaisselle. Les produits arborant l’écolabel européen sont de plus en plus nombreux en rayon. De grandes marques commencent même à l’afficher sur quelques références, c’est une belle reconnaissance pour ce label officiel. En général, les liquides vaisselle écolabellisés dégraissent bien et sauf exception, leur composition est irréprochable. Ce n’est guère étonnant puisque l’écolabel impose des restrictions sur l’emploi de parfums et de conservateurs allergisants.
Ecocert est plus rare
De son côté, le label Ecocert prône l’emploi de substances naturelles, mais il accepte les parfums allergisants dès lors qu’ils ne proviennent pas de l’industrie chimique, c’est ennuyeux.