Élisabeth Chesnais
Ligne à très haute tensionLa côte landaise fait de la résistance
Une ligne de 400 000 volts en pleine ville ? C’est le projet de RTE, filiale d’EDF, qui agite la côte landaise depuis des mois, transformant de paisibles habitants en redoutables militants.
Dans les stations balnéaires des Landes, de Seignosse à Capbreton en passant par Hossegor, la vie a perdu de sa légèreté. Sandra Woehling peut en témoigner. Juriste à l’UFC-Que Choisir à Paris, elle a quitté la capitale il y a plusieurs années pour élever ses deux enfants en bord de mer, loin de l’agitation des grandes métropoles. Et elle ne regrettait rien. Jusqu’à ce que le projet d’interconnexion électrique entre la France et l’Espagne, piloté par Réseau de transport d’électricité (RTE, filiale d’EDF), vienne tout détraquer.
Acté en 2017, il prévoit qu’une ligne à très haute tension (THT) de 400 000 volts en courant continu relie, sur une distance de 400 km, les environs de Bordeaux (Gironde) à ceux de Bilbao, au Pays basque espagnol, par les fonds sous-marins du golfe de Gascogne. Soit un projet colossal, sans précédent. Personne ne s’y était opposé sur la côte du Sud-Ouest, et tout aurait dû se dérouler sans heurts. Le coup de théâtre se produit début 2021. RTE organise une réunion publique et y présente son projet de contournement terrestre du Gouf. Après avoir détecté dans ce canyon sous-marin situé au large de Capbreton « une instabilité imprévisible », la filiale d’EDF estime « techniquement trop risqué et non pérenne » d’y faire passer l’interconnexion.
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