Audrey Vaugrente
MédicamentsPrédire leurs effets indésirables avec la génétique
Chez certains patients, les médicaments sont parfois inefficaces ou ont des effets indésirables graves. Une analyse génétique préalable peut aider à identifier ces personnes.
En 2018, la presse révélait une centaine de décès liés à un traitement contre un cancer, le 5-fluorouracile (5-FU). En cause, un déficit génétique qui empêchait les patients de bien éliminer ce médicament, le rendant hautement toxique. Il aurait pu être détecté par un dépistage génétique, mais celui-ci était optionnel. Depuis, il est devenu obligatoire avant chaque traitement. Ces analyses relèvent de la pharmacogénétique, un domaine peu connu mais très utile pour rechercher la présence de gènes susceptibles d’amoindrir le bénéfice d’un médicament.
Des tests de sensibilité
L’analyse se fait à partir d’une prise de sang ou d’un prélèvement de salive. Elle consiste à rechercher les variations des gènes pouvant influencer la réponse au médicament. Le plus souvent, elles concernent la production d’enzymes qui dégradent le médicament au niveau du foie, ce qui permet de l’éliminer. Les personnes qui ne produisent pas assez d’enzymes risquent d’avoir une plus forte concentration de médicament dans le sang, et donc subir plus de toxicité et d’effets indésirables. À l’inverse, des variations génétiques peuvent accélérer l’assimilation d’un médicament et diminuer son efficacité.
Trop peu prescrits
On dispose aujourd’hui de 112 tests. Certains concernent des médicaments
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