Jean-Paul Geai
Huis ClosEn redressement judiciaire
La société Huis Clos, spécialisée dans la vente de fenêtres, vient d’être mise en redressement judiciaire. Ses méthodes de vente agressives ont suscité de nombreuses plaintes. Quels recours pour les clients ?
Spécialisée dans la rénovation de l’habitation, l’entreprise Huis Clos s’est déclarée en cessation de paiement le 22 mai auprès du tribunal de commerce de Rouen qui a placé la société en redressement judiciaire pour six mois.
Son patron, René Bertin, explique les difficultés de son entreprise par la crise économique, les Français repoussant leurs achats de fenêtres dont Huis Clos est un des principaux fabricants, notamment des modèles en PVC. Il pointe aussi la baisse des aides fiscales accompagnant l’installation de pompes à chaleur, autre activité phare de l’entreprise.
Mais Huis Clos est aussi connu pour les méthodes de vente agressives de ses commerciaux, notamment auprès des personnes âgées démarchées à leur domicile. Depuis quelques temps, les plaintes se sont multipliées auprès des directions départementales de protection des populations et des associations locales de l’UFC-Que Choisir. Il faut dire que les factures étaient plutôt salées, avec souvent des crédits (Cetelem ou Sofinco) à l’appui. Commissionnés à la fois sur les ventes et les crédits placés, les vendeurs de Huis Clos étaient sans scrupules pour convaincre les personnes âgées de passer commande. Un véritable harcèlement selon les témoignages en notre possession.
Nombre de commandes passées par les particuliers sont actuellement en souffrance, faute d’avoir été livrées. Et la mise en redressement judiciaire de la société fait naître les pires craintes pour la suite de ses activités, et donc la livraison des commandes passées par les clients.
Illusoire indemnisation
Quant aux plaintes des clients abusés, elles ont été centralisées auprès de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) de Seine-Maritime, département où se trouve le siège social de Huis Clos. Tout va dépendre maintenant de la décision du procureur de la République du tribunal de grande instance de Rouen. S’il ne les classe pas sans suite, une procédure judiciaire pourra être engagée, même si l’entreprise dépose son bilan, ses dirigeants pouvant être poursuivis à titre personnel, même si une indemnisation semble illusoire.
En cas de classement sans suite, les consommateurs abusés ont la possibilité de porter leur dossier devant des tribunaux civils.
Dans tous les cas (commandes non encore livrées ou plaintes auprès de la DDPP), il est recommandé d’écrire sans tarder (en recommandé avec accusé de réception) au président du tribunal de commerce de Rouen (rue Saint-Étienne des Tonneliers, 76000 Rouen) ainsi qu’au mandataire judiciaire qui vient d’être nommé (Me Emmanuel Hess, FHB, 17, rue du Port, 27400 Louviers).
Retrouvez notre fiche pratique pour connaître les recours en cas de faillite d’une entreprise ou d’un commerçant.