Arnaud de Blauwe
Achat sur InternetLe coup du « bon de suivi »
En surfant sur un site de vente entre particuliers, un consommateur trouve l’ordinateur qu’il recherchait. Il fait affaire avec le vendeur qui vit à l’étranger. Pour que le paiement, via un mandat Western Union, soit débloqué, le vendeur adresse à l’acheteur un « bon de suivi » établi par le transporteur chargé de convoyer l’appareil. Seul ennui, ce document ne certifie pas que le colis a effectivement été déposé auprès du transporteur… Le piège se referme alors sur l’acheteur.
Françoise B., lectrice de Que Choisir qui vit à Montreuil (93), ne révèle que maintenant l’escroquerie dont elle a été victime il y a plusieurs mois. Mais sa malheureuse expérience doit attirer l’attention de tous les consommateurs qui ont l’habitude de se rendre sur les sites de vente d’objets entre particuliers.
En novembre 2010, le fils de Françoise, Régis, trouve sur le site Leboncoin.fr un ordinateur Apple MacBook pro. Il entre en contact avec le vendeur, un certain Yann L. Ce dernier les informe qu’il vit au Royaume-Uni mais que l’appareil a bien été acquis en France et qu’il bénéficie d’une garantie en cours. Le marché est conclu.
Pour acheminer l’ordinateur au domicile de l’acheteur, Yann L. propose de le déposer chez le transporteur UPS et d’adresser, dans la foulée, une preuve du dépôt sous forme de « bon de suivi » (voir ci-dessous). Une fois ce document établi, il est convenu que le paiement se fera par mandat Western Union.
Quelques heures plus tard, Françoise reçoit le fameux « bon de suivi » (il s’affiche aussi sur le site d’UPS). Confiante, elle débloque le montant de la transaction, soit 1 049 €. Or, si le « bon de suivi » portant le logo d’UPS est bien réel, il ne signifie pas que le colis a effectivement été déposé. Il indique simplement que l’expéditeur a déclaré qu’il comptait le faire. Une confusion coûteuse pour Françoise et son fils. Car après avoir empoché l’argent, l’escroc a bel et bien disparu dans la nature. Et Régis ne verra évidemment jamais la couleur de l’ordinateur commandé !
Estimant n’avoir pas suffisamment été informée de la valeur exacte du « bon de suivi », Françoise se tourne vers UPS afin d’obtenir un dédommagement. En vain. Elle a également déposé une plainte contre X au commissariat de Montreuil. Près d’un an plus tard, elle reste sans nouvelle. Probablement l’enquête suit-elle « son cours », selon la formule consacrée !