ENQUÊTE

CantinesBons points et bonnets d’âne !

L’équilibre nutritionnel des menus servis dans les cantines repose sur la volonté politique des ­gestionnaires. Entre ceux qui tentent de relever le défi de faire manger sain et bon et ceux qui ont abandonné la partie, le gouffre demeure béant.

Six millions d’enfants déjeunent régulièrement à la cantine. Dans un monde idéal, la pause déjeuner à l’école devrait être l’occasion de manger, dans le calme, des produits de qualité, savoureux et équilibrés. Prolongement du temps scolaire, elle pourrait être mise à profit pour éveiller les enfants au goût, en même temps qu’elle leur apprendrait les bases de la nutrition. Dans la réalité, d’une cantine à l’autre, c’est le jour et la nuit. Notamment sur le plan de l’équilibre des menus, que nous avons pu évaluer en analysant 12 000 d’entre eux. Depuis septembre 2011, les cantines vivent à l’heure du Programme national nutrition santé et la qualité nutritionnelle des repas qu’elles servent est encadrée par un arrêté. Auparavant, une circulaire donnait déjà des repères aux gestionnaires ; désormais, ils n’ont plus le choix et doivent se conformer à ce texte d’application obligatoire.

En matière d’équilibre nutritionnel comme en ce qui concerne le respect des normes sanitaires, les sociétés de restauration privées arguent de leur professionnalisme pour inciter les collectivités locales ou les établissements à faire appel à elles. Discours récurrent : « Les

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