Roselyne Poznanski
Rachats de trimestres retraiteIls seront finalement déductibles en 2018
Racheter des trimestres retraite dans le régime de base des salariés (Cnav) permet d’atteindre plus vite le taux plein. Une stratégie intéressante à condition, entre autres, de pouvoir déduire de son revenu imposable les versements effectués. Pratique devenue temporairement impossible en 2018 avec la mise en place du prélèvement à la source. C’était compter sans la récente ouverture de la part de l’assurance retraite. Explications.
Faire valoir ses droits à retraite et à taux plein est une nécessité pour la très grande majorité des futurs retraités. Pour cela, il faut totaliser un certain nombre de trimestres retraite à l’âge légal (62 ans) ou après : 166 pour les personnes nées en 1956 ou 1957 par exemple. Lorsque ce n’est pas le cas, trois choix sont alors possibles : partir avec une décote viagère sur toutes ses pensions de base et complémentaires, ce qui peut être très pénalisant ; continuer à travailler jusqu’à l’obtention de ce fameux taux plein, ce qui peut prendre une, deux voire plusieurs années ; ou racheter des trimestres retraite.
Une possibilité coûteuse mais rentable
Pour mémoire, le rachat de trimestres (ou versements pour la retraite) est une possibilité ouverte à tous les salariés du secteur privé, du secteur agricole et aux contractuels de la fonction publique notamment, à condition d’avoir effectué des études supérieures ou de n’avoir pas validé, certaines années, les 4 trimestres retraite que l’on peut potentiellement obtenir. Elle permet de percevoir des pensions de retraite plus élevées, car calculées sur la base du taux plein, mais son coût est loin d’être anodin : 3 275 € à 6 472 € pour un trimestre à 60 ans par exemple, selon l’option choisie et les revenus. D’où l’intérêt, au sens propre comme au figuré, de pouvoir déduire de son revenu imposable les sommes déboursées.
Un décalage bienvenu
Or, l’année fiscale 2018 est une année très particulière, puisque l’impôt normalement dû sur les revenus courants 2018 (salaires, etc.) va laisser place à un crédit d’impôt modernisation du recouvrement (CIMR) égal au montant exigible. Autrement dit, sauf perception de revenus exceptionnels (plus-value immobilière, prime de départ en retraite…), il n’y aura rien à déduire, puisqu’il n’y aura rien à payer ! De quoi stopper net les versements pour la retraite… Pour qu’il n’en soit pas ainsi, l'assurance retraite a sollicité le ministère des Solidarités et de la Santé afin de prolonger la durée pendant laquelle les rachats, normalement prévus en 2018, vont pouvoir être effectués. De façon tout à fait exceptionnelle, les assurés pourront décaler leurs versements jusqu’au 31 mars 2019, ce qui leur permettra de ne pas perdre l’avantage fiscal attaché à ce type d’opération, puisqu’il leur sera possible, de ce fait, de minorer leur revenu imposable au titre de l’année 2019.