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ParacétamolDes messages pour prévenir le surdosage

Les boîtes de paracétamol (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan et autres) devront afficher un avertissement sur le danger en cas de surdosage. Diffusé par l’Agence du médicament, le message a été formulé en concertation avec les patients et associations.

« Surdosage = danger ». Le message d’alerte est nouveau, mais pas le problème. De longue date, on sait qu’une dose excessive de paracétamol provoque des lésions du foie qui peuvent avoir des conséquences très graves (greffe), voire très très graves (décès). Alors que ce médicament contre les douleurs et la fièvre est l’un des plus consommés, sur prescription comme en automédication, ce danger est particulièrement ignoré. « Le risque hépatique [pour le foie] était connu par seulement 13,8 % des patients tandis que 37,5 % n’associaient pas un surdosage à des conséquences graves et irréversibles sur l’état de santé », déplorait une étude menée en France en 2015 (1).

Pour une meilleure information, l’Agence du médicament a donc décidé de rendre obligatoire l’apposition d’un message d’alerte sur les boîtes. Dans un souci de clarté, les patients et les associations, comme l’UFC-Que Choisir, ont donné leur avis sur la meilleure formulation. 85 % des participants ont voté pour une formule commençant par « surdosage = danger » et c’est celle qui a été retenue. Les laboratoires ont 9 mois pour se mettre en conformité. Elle s’affichera au recto des boîtes et se déclinera de deux manières :

  • Sur les spécialités contenant uniquement du paracétamol :

Exemples de marques concernées : Doliprane, Efferalgan, Dafalgan, marques génériques, etc. Sur ces spécialités, les règles de bon usage seront rappelées au verso de la boîte.

  • Sur les boîtes contenant du paracétamol associé à une autre substance :

Exemples de marques concernées : médicaments dits « antirhume » comme Actifed Rhume ou DoliRhume Jour/Nuit, antidouleurs tels que Lamaline, Izalgy, Ixprim, etc.

Dans ces dernières spécialités au nom peu explicite, la présence de paracétamol n’est pas forcément évidente. Le message devrait réduire le risque de prendre sans le savoir deux médicaments en contenant et ainsi s’exposer à un surdosage par accumulation. Le risque n’est pas seulement théorique. L’UFC-Que Choisir l’a démontré lors de sa dernière enquête en pharmacie et en caméra cachée (voir ci-dessous). Ses enquêteurs ont demandé dans près de 800 officines du Doliprane (paracétamol seul) en même temps que de l’Actifed Rhume Jour/Nuit (paracétamol + pseudoéphédrine + diphénhydramine). Près d’une fois sur quatre, les conseils donnés ou l’absence de conseils donnés lors de la délivrance nous auraient conduits à prendre plus de 4 g de paracétamol. Un surdosage dangereux.

Repères pour les adultes

3 g par 24 heures, c’est la dose usuelle maximale en automédication et généralement suffisante. C’est aussi la dose maximale pour les personnes à risque comme celles pesant moins de 50 kg, atteintes d’insuffisance hépatique légère à modérée ou d’insuffisance rénale sévère, ou souffrant d’alcoolisme chronique ;

4 g par 24 heures, c’est la dose maximale à ne prendre que sur avis médical ;

500 mg par prise, c’est la dose à prendre pour commencer (1 g au maximum) ;

- 6 heures, c’est l’intervalle à respecter entre deux prises (4 heures au minimum).

1. Cipolat L. et al., « Le paracétamol : connaissance, usage et risque de surdosage en patientèle urbaine de médecine générale. Étude prospective descriptive transversale », Thérapie (2017). 

Perrine Vennetier

Perrine Vennetier

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