Arnaud de Blauwe
Euro 2016 de footballNouveau coup de chaud sur les tarifs des hôtels
Il reste quatre mois avant que l’Euro 2016 de football organisé en France ne débute. Dans les 10 villes qui accueilleront les 51 matchs de la compétition (Paris/Saint-Denis, Marseille, Lyon, Lille, Lens…), les tarifs des hôtels continuent d’augmenter. Dans certains cas, les prix atteignent même des sommets comme l’indique la troisième série de relevés effectuée mi-janvier par Que Choisir auprès de 440 établissements.
L’Euro de football approche à grands pas ! À partir du 10 juin et jusqu’au 10 juillet, la France va accueillir 24 équipes. Au total, 51 matchs sont programmés dans 10 villes (Paris/Saint-Denis, Marseille, Lyon, Lille, Lens…). De leur côté, dans l’attente de l’ouverture de la compétition, les hôteliers affinent les tarifs de leurs chambres en continuant de les faire valser à la hausse.
La troisième série de relevés effectués par Que Choisir sur Internet (440 établissements, essentiellement des deux et trois étoiles) révèle que dans les villes hôtes le prix de la nuitée augmente, en moyenne, de 80 % entre le jour du premier match et le même jour, la semaine précédente. La chambre pour deux adultes passe ainsi de 93 € à 167 € (voir tableau ci-dessus). Et plus l’Euro se profile, plus les tarifs montent en température alors que, dans le même temps, les disponibilités baissent. Mi-janvier, seuls 32 % des hôtels visés par notre enquête annonçaient disposer encore de chambres.
En novembre, lors de notre premier relevé, les tarifs avaient déjà progressé de 45 % entre « la période Euro » et « hors Euro » (de 97 à 141 € la nuit, en moyenne). Mi-décembre, soit après le tirage au sort des matchs, la progression était de 67 % (150 € contre 90 €). Connaissant les équipes qui viendront jouer dans leur ville, les hôteliers ont pu adapter leurs tarifs en fonction de la fréquentation attendue. L’Angleterre ou l’Allemagne, par exemple, drainent davantage de supporters dans leur sillage que l’Islande ou la Hongrie, autres pays qualifiés !
Comme les deux précédents, les relevés de janvier révèlent des taux de hausse variables selon les lieux. C’est cette fois-ci Marseille qui vire en tête des villes qui augmentent le plus : + 316 % ! La faute, en partie, à un hôtel qui n’y a pas été avec le dos de la cuillère. Le jour du premier match, le 11 juin au stade vélodrome (Angleterre-Russie), le prix de la chambre du Best Western aéroport (un hôtel 3 étoiles) culmine à 1 000 €, contre 80,75 € la semaine précédente ! Une augmentation de 1 138 %, qui dit mieux ? Ce tarif est cependant revenu, depuis, à un niveau « plus raisonnable » (250 €) !
Certes, d’autres établissements n’y vont également pas de main morte. Comme l’Ibis Saint-Denis stade Ouest (+ 936 % avec une chambre à 408 € le jour du match d’ouverture France-Roumanie, contre 39 € la semaine précédente) ou encore l’hôtel F1 de Bordeaux Nord-Lormont (+ 307 %).
Saint-Étienne et Bordeaux restent, de leur côté, parmi les villes les plus chères (respectivement + 182 % et + 165 %, mais, en valeur absolue, le prix de la chambre demeure « acceptable ») tandis que Lens et Paris/Saint-Denis (+ 53 % et + 56 %) sont les plus raisonnables. Et sans surprise eu égard au nombre d’hôtels qui y sont ouverts, c’est dans la capitale – l’une des premières destinations touristiques au monde – que le nombre de chambres encore disponibles pendant l’Euro est le plus élevé (plus d’un hôtel sur deux).
Le protocole de notre enquête
-
Le 25 janvier, nous avons relevé sur Internet les tarifs des chambres d’hôtels de chaînes (sur les sites des enseignes) ou d’hôtels indépendants (sur Booking.com). Nos recherches ont été orientées vers une majorité d’établissements trois étoiles. Au total, nous avons ciblé 440 hôtels.
-
Notre enquête s’est concentrée sur les hôtels situés dans ou, selon les cas, à proximité des dix villes qui accueilleront les matchs de l’Euro, entre le 10 juin et le 10 juillet 2016 : Paris et Saint-Denis (regroupées en un même site pour notre étude), Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Bordeaux, Lille, Saint-Étienne et Lens.
-
Les prix relevés correspondent à une nuit pour deux adultes le soir du premier match organisé dans chacune des villes hôtes. Nous les avons comparés à ceux affichés pour le même jour, la semaine précédente. De la sorte, nous avons pu mesurer l’évolution des tarifs entre la « période hors Euro » et la « période de l’Euro ».
-
Au moment de nos recherches, certains hôtels n’affichaient déjà plus de disponibilités pour le soir du premier match dans leur ville. Nos calculs se sont alors limités aux prix récoltés dans les établissements qui proposaient encore des chambres à la date souhaitée.
Isabelle Bourcier
Observatoire de la consommation