Anne-Sophie Stamane
Étiquetage énergétiqueVictoire en demi-teinte
C'est la confusion après le vote des eurodéputés. Ces derniers ont accepté la proposition de la Commission européenne concernant le nouvel étiquetage des réfrigérateurs, mais ont retoqué ce même projet pour les téléviseurs.
Si le vote du Parlement européen qui s'est tenu mercredi dernier venait à se concrétiser, les rayons des magasins spécialisés dans l'équipement de la maison pourraient avoir, à l'avenir, une drôle d'allure : d'un côté, les réfrigérateurs, dont l'étiquetage énergétique irait de « A-40 % » à G ; de l'autre les téléviseurs, actuellement non concernés par l'étiquetage énergétique, qui seraient classés de A à G en fonction de leur consommation. En clair, il n'y aurait pas d'échelle unifiée pour l'ensemble de ces produits. Au consommateur de s'y retrouver s'il le peut !
À l'origine, les eurodéputés étaient appelés à statuer sur une proposition de la Commission européenne. Celle-ci souhaitait rénover l'actuel système d'étiquetage énergétique, qui n'a plus aucun sens, puisque tous les appareils, des lave-linge aux lave-vaisselle, en passant par les réfrigérateurs, bénéficient aujourd'hui de la classe A, en raison des progrès réalisés par les industriels. Partant de ce constat partagé de tous, Bruxelles souhaitait conserver l'actuelle classification, et y ajouter deux classes, « A-40 % » et A-20 % ». Les associations de consommateurs, et en particulier le BEUC, leur représentant au niveau européen, avaient exprimé leur désaccord, estimant que ce nouveau système brouillait un message désormais bien compris des ménages. Le Parlement européen a donc suivi les recommandations du BEUC pour les téléviseurs, demandant à la Commission de revoir sa copie. Mais il l'a accepté pour les réfrigérateurs ! Voilà qui manque singulièrement de cohérence. Et qui risque de perdre les consommateurs dans un maquis d'étiquettes différentes.