Yves Martin
Éclairage diurneSous les feux de la rampe
Depuis le 7 février 2011, tous les véhicules particuliers neufs et les petites camionnettes vendus dans les 27 pays membres de la Communauté européenne doivent être équipés de feux diurnes.
Depuis le 7 février 2011, selon la directive européenne ECE R87, tous les nouveaux véhicules particuliers et petites camionnettes (véhicules utilitaires légers) mis sur le marché doivent être équipés d’un système d’éclairage de jour. Cette mesure ne concerne que les nouveaux véhicules : il n’y a aucune obligation d’équiper une auto déjà en circulation.
Le système de feux diurnes doit s’activer automatiquement à la mise en marche du moteur et se désactiver lorsque le conducteur allume ses feux de croisement ou de route. Ces feux de jour sont destinés à « être vu » plutôt qu’à « voir ». Cette réglementation intervient alors qu’une expérimentation mise en place du 1er novembre 2004 au 27 mars 2005 par le Comité interministériel de sécurité routière sur l’utilisation des feux de croisement le jour hors agglomération n’avait pas prouvé son efficacité. Les experts concluaient à l’époque que « dans l’immédiat, le comité des experts considère que cette opération ne démontre rien et ne peut donc contredire tous les résultats significatifs et probants recueillis dans le monde 1 ».
Et pour répondre à l’argument phare des motards qui s’élèvent contre cette mesure, la Sécurité routière rétorque que « les motocyclistes gagneront eux aussi à la mesure d’extension des feux le jour ». Et d’affirmer : « Aujourd’hui, ils bénéficient des feux de jour de manière incomplète (s’ils sont vus, ils ne voient pas forcément bien les automobilistes). Les expériences montrent que les motocyclistes bénéficieront aussi de l’éclairage des voitures le jour en les identifiant plus rapidement et plus facilement. » Toutefois, si on comprend aisément l’utilité d’une telle mesure dans les pays où la luminosité est faible ou s’étale sur une courte période de la journée, comme dans les pays nordiques, elle semble beaucoup moins pertinente dans le sud de l’Europe.
De nombreux constructeurs ont anticipé cette mesure et équipent déjà certains de leurs nouveaux modèles de feux diurnes. Ils ont d’ailleurs tiré profit de cette nouvelle contrainte en utilisant des LED (diodes électroluminescentes) qui participent à l’identité visuelle de leurs modèles. En outre, ces dernières sont moins gourmandes en énergie. On estime ainsi le surcroît de consommation lié à l'utilisation de feux diurnes à environ 0,5 %. Reste que le prix de ces LED est assez élevé : elles coûtent de 2 à 4 fois plus cher que des ampoules classiques. En cas d’accident 2, la facture n’en sera que plus lourde pour l’automobiliste.
Une Audi A6 équipée de feux diurnes
1. Selon les estimations de la Sécurité routière, l’allumage des feux diurnes devrait permettre une diminution de 5 à 8 % des tués et de 3 à 13 % des blessés.
2. Ayant une durée de vie équivalente à celle du véhicule ainsi qu’une très bonne fiabilité, les LED ne nécessiteront, en théorie, pas de remplacement.