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Dacia Duster (2021)Premières impressions

Avec son nouveau Duster, Dacia n’a pas voulu prendre de risque et ne fait donc pas évoluer significativement son SUV. Les petits défauts d’ergonomie de la précédente version ne sont donc pas corrigés, mais le prix reste très attractif.

Depuis 2010, le Duster de Dacia a changé au fil d’un restylage en 2013, d’une nouvelle génération en 2017, et d’un nouveau restylage cette année. Mais si les évolutions ont été notables pour le Duster de 2017, cette nouvelle mouture est plutôt timide. Il faut dire qu’avec presque 2 millions de ventes dans le monde (450 000 en France), le constructeur n’a pas voulu prendre le moindre risque avec son SUV. Dès lors, bien malin qui remarquera les nouvelles jantes, la nouvelle calandre et les blocs optiques 100 % LED (sauf pour les phares). Des « changements » qui, selon le constructeur, auraient pourtant permis de gagner jusqu’à 6 g d’émission de CO2 aux 100 km. À l’intérieur, il faudra aussi être observateur pour discerner les évolutions.

Qualité de vie à bord

Peu de modifications à l’intérieur du nouveau Duster.

Changer pour changer, ce n’est pas vraiment le crédo de Dacia. Pour preuve, l’intérieur du nouveau Duster est quasiment identique à celui de l’ancienne génération. Le constructeur n’a en effet procédé à des évolutions que là où c’était nécessaire et attendu par ses clients. On notera ainsi le déplacement de toutes les commandes du régulateur/limiteur de vitesse au niveau du volant, les nouveaux appuie-tête et la console centrale coulissante dotée d’un bac de rangement. Plutôt une bonne idée, vu que la boîte à gants reste limitée en termes de taille et s’avère toujours aussi peu pratique. De même, nous avons regretté que, une fois bouclée, la ceinture de sécurité passe juste devant le levier de réglage de l’inclinaison du siège. Dès lors, il n’est pas évident de régler correctement sa position de conduite une fois attaché.

Les rangements restent peu pratiques et de taille réduite.

Autre déception, les commandes de lève-vitre placées un peu trop en arrière sur l’accoudoir de la porte conducteur. Ainsi, il est fréquent de se tromper de bouton et d’agir sur celui qui commande l’une des vitres arrière plutôt que celui qui gère la vitre avant. En outre, l’écran du GPS toujours un peu trop bas oblige le conducteur à tourner la tête pour regarder les indications de navigation. Une amélioration est toutefois appréciable au niveau de la caméra de recul qui intègre désormais les lignes de guidage. La marche arrière s’en trouve facilitée, car il est plus facile de se situer dans l’espace.

Le système multimédia intègre également une nouvelle fonction sur les versions à 4 roues motrices. Il est désormais possible d’afficher les informations liées au tout-terrain : inclinaison du véhicule, angle de tangage, boussole et altimètre. Pour le reste, aucun changement notable, l’intérieur est identique à celui de la version précédente.

Le réservoir de gaz est situé sous le plancher du coffre.

Au volant

Question sécurité, ce n’est pas non plus le grand chamboulement. Le Duster 2021 n’innove en rien et reprend tous les éléments de l’ancienne version. Pas de surprise non plus côté motorisations : elles sont toutes connues. Le constructeur a toutefois simplifié la gamme et propose à nouveau une boîte automatique (abandonnée quelques mois seulement après la commercialisation de l’ancienne génération). Il s’agit d’une version à double embrayage qui peut être accouplée au moteur à essence TCe 150. Au total, le Duster peut recevoir trois moteurs à essence (ÉCO G-100, TCe 130 et TCe 150) et un diesel (Blue dCi 115). Ce dernier est d’ailleurs le seul à pouvoir disposer de la transmission 4×4, contrairement à l’ancienne mouture où certains essence y avaient droit également.

Nous avons pris le volant de la version ÉCO G-100, une motorisation bicarburation qui fonctionne au GPL (gaz de pétrole liquéfié) ou au sans plomb. Le premier avantage de cette architecture est son coût d’utilisation contenu. En effet, le prix du litre de gaz est quasiment moitié moins élevé que celui du sans plomb 95 E10 : 0,88 € contre 1,567 €. Certes, on consomme toujours un peu plus en roulant au gaz (environ 20 %), mais cela reste très avantageux.

Qui dit bicarburation dit deux orifices de remplissage.

Lors de notre parcours, nous avons relevé une consommation de 10,3 l/100 km en mode GPL alors qu’en mode classique, on descend à 8,5 l/100 km. Donc, parcourir 100 km en mode GPL coûtera un peu plus de 9 €, contre 13,30 € en essence. Enfin, cette double carburation permet de disposer d’une autonomie très intéressante de presque 1 100 km (selon nos, valeurs de consommation) grâce aux deux réservoirs de 50 litres chacun (48,8 litres exactement pour celui de gaz). Notons que le constructeur a désormais installé le bouton de commande de GPL sur la gauche du conducteur, ce qui le rend très accessible.

À l’usage, le moteur s’est avéré très silencieux et très agréable à conduire. Seul petit grief : un manque de peps à bas régime, sous les 2 000 tr/min. Il faudra donc être vigilant au moment des relances et de ne pas hésiter à rétrograder pour disposer d’une bonne accélération.

Pour le reste, le nouveau Duster n’offre rien de nouveau en termes de suspensions et de trains roulants. Il reste assez confortable, avec une bonne tenue de route. Les défauts de la chaussée sont bien filtrés et les passagers voyageront dans de très bonnes conditions.

Le moteur ÉCO G-100 manque de brio à bas régime.

Sécurité

Comme à l’accoutumée, Dacia propose le juste nécessaire en matière d’éléments de sécurité et, là encore, il n’y a pas de révolution par rapport à l’ancien modèle. Dacia n’équipe toujours pas son Duster d’éléments de sécurité actifs comme la surveillance de franchissement involontaire de ligne, le régulateur de vitesse adaptatif ou le freinage automatique d’urgence. Ce « manque » d’aides à la conduite a limité le score du Duster aux crash-tests Euro NCAP, où il n’a décroché que 3 étoiles (voir encadré).

Le Dacia Duster en résumé

On pourrait croire que les tarifs du Duster, disponible à partir de 14 490 €, ont été revus à la hausse. En fait, ce n’est pas le cas. En effet, Dacia a épuré sa gamme et supprimé la finition de base (Access) du catalogue. C’est donc la finition Essentiel qui ouvre le bal, avec un prix inférieur de 1 010 € par rapport à la génération précédente. Mais attention, c’est sans la climatisation, désormais facturée 900 € ! Dacia prévoit 80 % des ventes sur la finition haute de gamme Prestige, qui s’affiche à partir de 18 100 € pour la version GPL. C’est presque 4 000 € de moins qu’une Renault Captur qui propose la même motorisation, mais à partir de 21 950 €. Toutefois, pour ce prix, il faudra faire l’impasse sur les aides à la conduite présentes chez de nombreux concurrents.

Les +

  • Prix
  • Agrément de conduite
  • Performances en 4×4
  • Confort
  • Moteur GPL

Les –

  • Position du GPS
  • 4×4 uniquement avec le moteur diesel
  • Boîte à gants
  • Défauts d’ergonomie persistants

Un Duster mais deux résultats aux crash-tests

Le nouveau Duster, basé sur la plateforme de l’ancienne génération, bénéficie des mêmes résultats que cette dernière en termes de crash-test. Le Dacia Duster 2021 aura donc un score de 3 étoiles (1). C’est moyen, mais beaucoup mieux que la version commercialisée en Amérique du Sud, rebadgée Renault Duster. Ce dernier a en effet obtenu 0 étoile aux crash-tests locaux. Et pour cause, le véhicule a vu son réservoir se percer à la suite du choc frontal et s’est retourné après l’impact latéral, endommageant le montant qui tient la porte arrière et causant l’ouverture d’une porte. Un résultat d’autant plus étrange que la précédente version avait reçu 4 étoiles « locales » en 2019. De plus, bien que fabriqué au Brésil, ce véhicule est totalement identique à la version dédiée au marché européen, sortie des chaînes de Roumanie. Renault explique le premier défaut par un souci de fabrication venant du fournisseur de réservoir. Selon le constructeur au Losange, quelques exemplaires auraient été équipés en usine d’un réservoir défectueux et, pas de chance, l’un deux a été utilisé pour les crash tests. Concernant le second problème, pour l’heure, aucune explication technique n’est avancée par Renault. Mais l’introduction d’un nouveau protocole de test, plus sévère, a aussi pu jouer en la défaveur du véhicule.

(1) Résultats aux crash-tests Euro NCAP du Dacia Duster

  • Protection des occupants adultes : 71 %
  • Protection des enfants : 66 %
  • Protection des usagers vulnérables de la route : 56 %
  • Aide à la sécurité : 37 %

 

Yves Martin

Yves Martin

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